Cannes 77 : Mega, Mega, Mégalopolis

Par Tahar Chikhaoui

Qui n’attendait pas le dernier Coppola ? Qu’est-ce qu’on n’a pas dit du dernier Coppola ? Megalopolis souffre de ça, de cette pléthore de palabres autour d’un film qui a pris tant d’années de préparation, qui a englouti tant d’argent. Mais Megalopolis souffre aussi de la renommée pesante de son auteur.

Grand cinéaste devant l’éternel, Coppola est adulé par les cinéphiles et le grand public. Chacun pense ce qu’il veut, voici mon opinion : j’ai été impressionné par le film, sélectionné à la compétition du festival de Cannes, mais loin d’être bouleversé d’émotion.

L’affaire est grande, non, oui, grandiloquente, forte mais pas loin du ridicule. Film de science-fiction, film politique, péplum déjanté, romance décalée, comédie musicale à ses heures perdues, Coppola y a tout mis, certes avec une liberté attendue mais démesurée.

En cela, le film ne peut pas ne pas impressionner et le rejeter d’une chiquenaude friserait l’outrecuidance, voire l’ingratitude face à un cinéaste qui a donné tant au cinéma.

Mais l’insolence dont il a fait preuve paraît totalement dépourvue de maîtrise. Non, ce n’est pas le mot, s’agissant d’un maître, dépourvue de cette retenue qui donnerait sens à la désinvolture savante ? Oui c’est sans doute voulu, mais voulu malgré lui, malgré tout.

Mais qui sait ? peut-être trouvera-t-on un jour le moyen de dire que nous sommes passés à côté d’un monument. Je cours le risque, le monument y est mais croulant sous son propre poids. Ceci dit, je ne recommanderais pas de ne pas voir Megalopolis. Non, non.

Publié le 17 mai 2024

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