Beyrouth 27nov.-2déc. 2017 بيروت 20 نوفمبر – 2 ديسمبر

Le programme

Rapport général

L’édition de Beyrouth était programmée dès le lancement du projet, à savoir depuis fin 2015. La raison, simple, en était notre souci d’établir un minimum d’équilibre entre l’est et l’ouest du sud de la Méditerranée. Naturellement, cela ne répondait à aucun calcul géo-stratégique ; nous voulions juste participer à renforcer les liens entre les jeunes venant du Maghreb et ceux du Moyen-Orient. De là est venue notre choix d’intégrer quatre pays (La Tunisie et L’Algérie d’un côté et l’Egypte et le Liban de l’autre) dans notre champ d’action. Mais nos appréhensions étaient fortes au sujet du Liban à cause de la difficulté de trouver un partenaire en mesure de nous faciliter l’entrée dans les milieux des jeunes cinéastes comme cela avait pu être le cas en Egypte avec Gudran ou en Tunisie avec Nachaz et Sentiers.

En dépit de tout cela, nous nous sommes lancés dans l’aventure et force est de reconnaître que notre succès a été relatif.

Nous avons alors choisi comme vis-à-vis Myriam El Hajj qui nous avait exprimé, à plusieurs reprises, son désir de participer à la tenue d’une action à Beyrouth. Nous devons reconnaître qu’elle a déployé beaucoup d’efforts pour ce faire même si nous avions toujours préféré traiter avec des associations ou des critiques. Il faut d’ailleurs rappeler que Myriam El Hajj fait partie des réalisateurs dont nous avions sélectionné les films (Trève en l’occurence) dans l’édition de 2016 à Tunis. C’est de là qu’est arrivée l’ALBA (L’Académie Libanaise des Beaux Arts) où elle enseigne. Après quoi, nous nous sommes adressés à la salle Metropolis comme lieu de projections des films pour l’importante place qu’elle occupe au Liban.

Les préparatifs

Il était prévu que l’action se déroule au printemps mais le calendrier des cours ne l’a pas permis perturbé à cause des travaux prévus de rénovation de l’école, programmés à cette époque. Nous avons alors repoussé une première fois la date au mois de juin et une deuxième fois à plus tard, pour les mêmes raisons, jusqu’à ce qu’on se soit mis d’accord sur la fin du mois de novembre et le début du mois de décembre. Période dont il faut dire qu’elle est très difficile du fait du nombre important des manifestations organisées à cette époque de l’année.

Préparatifs et Affichage en ville

La programmation

il faut d’abord noter que l’ALBA nous avait demandé de proposer des films documentaires pour des raisons liées au programme des étudiants, critère que nous n’avons pas l’habitude d’intégrer dans nos grilles de programmation. Nous avons, malgré tout, réagi positivement et rapidement à la proposition. Peut-être aurions-nous dû discuter davantage cette question et peut-être aurions-nous dû également consulter Metropolis sur le choix des films pour tenir compte un tant soit peu de l’esprit de la salle et des habitudes du public. À cela s’est ajoutée une autre contrainte : la brièveté de la durée de la manifestation, en raison des engagements antérieurs de la salle. Mais il faut reconnaître, là encore, que les responsables du lieu nous ont offert toutes les conditions techniques et logistiques nécessaires au bon déroulement de l’événement.

À Metropolis

La communication

Il faut reconnaître que nous n’avons pas été au niveau de l’événement eu égard à qu’il aurait fallu faire en direction du public (la communication ayant été prise en charge par nos partenaires locaux) ; ce travers est à éviter absolument dans l’avenir.

L’atelier de la critique

Le plus grande faiblesse de la manifestation a été l’absence de l’atelier de réalisation car nous avons toujours été convaincus et ce dès le début de nos actions que l’atelier de réalisation est une composante essentielle de Premiers Gestes. Nous avons été surpris d’apprendre à la dernière minute que le programme des étudiants ne le permettait pas. A partir de ce moment-là nous avons diminué le nombre des cinéastes invités (nous n’étions que deux à partir, Lamine Ammar-Khodja et moi-même) d’autant plus que nous n’étions plus sûrs de la disponibilité des étudiants pour assister aux projections. Notons que Myriam Hajj a multiplié l’expression des ses regrets quant à l’impossibilité dans laquelle elle s’était trouvée d’infléchir le cours des événements.

En revanche, l’atelier de la critique a relativement bien marché. Il a eu lieu à l’intérieur des locaux de l’ALBA dont les responsables nous ont ouverts ses portes même un jour férié. Nous l’avons animé, Lamine Ammar-Khodja et moi-même en présence de Myriam El Hajj.

L’atelier de la critique à l’ALBA

L’acceuil du public

L’accueil a été faible, comparativement à nos éditions précédentes. Mais toutes les personnes à qui nous avons eu l’occasion d’en parler nous ont assuré que cela était bien prévisible à cause de la nature des films programmés, difficiles pour le public libanais, s’agissant, en plus, de documentaires arabes pour l’essentiel, peu prisés y compris par le public averti. Dans tous les cas, et en dépit de notre désir d’avoir le plus grand nombre de spectateurs, la nature de nos actions n’attire pas le grand public. Nous le savons parfaitement et notre objectif n’est pas tant de réaliser un grand nombre d’entrées quel que soit le prix que de veiller au respect du public.

Les rencontres en marge de la manifestation

Nous nous devons de préciser que l’une des spécificités de cette édition a été les contacts que nous avons tenu à avoir et qui étaient très importants. La rencontre la plus importante a été celle que nous avons eue avec la direction d’AFAC, rencontre décisive dans l’évaluation de nos actions. Nous nous félicitons aussi d’avoir pu rencontrer le cinéaste Ghassan Salhab qui nous a fourni de précieuses informations sur le contexte général de la culture au Liban et indiqué des pistes pour l’avenir. Egalement importante a été la visite que nous avons effectuée à l’espace Daouaouine, espace alternatif très actif. Tout cela nous aidera à repenser nos activités futures au Liban.

Conclusion

Il est certain que l’édition n’était pas à la mesure de nos souhaits, mais elle n’en demeure pas moins extrêmement importante car elle nous a permis de connaître le terrain et a contribué à nous faire prendre conscience de ce que nous devrions désormais faire pour élargir le réseau de nos partenaires et penser à aller vers d’autres villes au nord et au sud du pays.

  التقرير العام

كانت دورة بيروت مبرمجة منذ بداية المشروع أي منذ أواخر 2015 وذلك لسبب واضح وهو حرصنا على ضمان حدّ أدنى من التوازن بين شرق وغرب جنوب المتوسط. وبطبيعة الحال ليس في الأمر أي حساب جيو استراتيجي، ولكن كان ذلك رغبة منا في المساهمة في ارساء أو تدعيم ما يمكن أن يربط الشباب القادم من المغرب بشباب الشرق الأوسط. من هنا جاءت فكرتنا الأولى في ادراج أربعة بلدان أي تونس والجزائر من ناحية ومصر وبيروت من ناحية أخرى. ولكن كانت تخوفاتنا قوية بالنسبة للبنان نظرا لصعوبة ايجاد شريك يمكن أن يسهّل لنا الولوج للساحة الشبابية كما هو الأمر في مصر مع جدران أو في تونس مع نشاز ثم مع مسارب

.ولكن رغم وعينا بذلك، أقدمنا على المغامرة، ويجب الاعتراف بان نجاحنا كان نسبيا

اخترنا المخرجة ميريام الحاج كطرف في العملية، والتي أكدت لنا مرات عديدة رغبتها في المساهمة في تنظيم الدورة، ولا بد من الاقرار بأنها قامت بمجهودات كبيرة في هذا السبيل، ولو أننا اخترنا دائما التعامل مع نقاد أو ناشطين في جمعيات. مع التذكير أن ميريام الحاج من المخرجين الذين اخترنا أعمالهم (هدنة فيقضية الحال) منذ 2016 ضمن دورتنا الأولي في تونس

ومن هنا جاءت اكاديمية الفنون آلبا. ثم قمنا نحن بمساع تجاه ميتروبوليس للمشاركة كقاعة عروض وكان ْالأمر طبيعيا بالنسبة إلينا بالنظر إلى قيمة الفضاء

التحضيرات

كان من المقرر ان تلتئم الدورة في الربيع ولكن جدول الدروس حال دون ذلك نظرا للاشغال التي كانت مبرمجة في الاكاديمية، فتم ارجاء الدورة الى شهر جوان ثم تأجلت مرة أخرى لنفس الأسباب إلى أن تم الاتفاق على آخر شهر نوفمبر وبداية شهر ديسمبر وهي في ا لواقع فترة صعبة جدّا نظرا لكثرة التظاهرات ومضنية بالنسبة إلينا

الدعاية والتواصل

ضروري الاعتراف أننا لم نكن في مستوى الحدث من حيث ما كان يجب القيام به تجاه الجمهور وهذا أمر لا بد تداركه مستقبلا

                                 التحضيرات وتعليق الافيشات في شوارع بيروت

البرمجة

إن أهم شيء يجب ذكره في هذا الخصوص هو أن الآكاديمية طلبت منا برمجة أفلام وثائقيةلأسباب تتعلق ببرنامج الطلبة وهو في الواقع معيار لا يدخل في شبكة برمجتنا، ولكن تفاعلنا ايجابيا وبسرعة وربما كان علينا مناقشة هذا الامر، وربما كان أيضا من الأجدر بنا التشاور مع قاعة ميتروبوليس لاختيار أفلام يمكن أن تتماشى .أكثر مع نواميس القاعة وعادات الجمهور

ثم مع الأسف طرء عائق آخر وهو محدودية الفترة التي وفرتها لنا قاعة متروبوليس بسبب كثافة البرمجة وتعهداتها السابقة، ولكن لا بد من الاعتراف بان ادارة القاعة وفرت لنا كل الظروف التقنية والتسهيلات للقيام بعملنا، وهذا لا بد ان يذكر وتشكر عليه هانية مروة

                                         تقديم الأفلام ونقاشها بقاعة ميتروبوليس

الورشة

ان أهم نقص في الدورة هو بالتأكيد غياب ورشة الإخراج لاننا نعتقد منذ انطلاقة البرنامج، وكل تجاربنا السابقة تؤكد ذلك، أن ورشة الاخراج من أهم فعاليات لمسات أولى، والواقع أننا تفاجأنا في آخر لحظة أن برنامج الدروس لن يسمح بذلك. من هنا جاء قرارنا بتقليص عدد المخرجين المشاركين خاصة و أننا لم نكن متأكدين من وفود عدد كبير من الطلبة على العروض ، ويجب هنا ذكر الاعتذارات المتكررة لصديقتنا ميريام الحاج في هذا الصدد والتي لم تكن بطبيعة الحال لها القدرة على التأثير على القرار

ولكن توصلنا الى تنظيم ورشة نقد ساهم في تنشيطها لمين عمار خوجة الذي اخترنا ان يرافقني في تنشيطها إلى جانب تقديمه لشريطه ومشاركته ايضا في النقاشات الاخرى للافلام وفي كل جوانب العمل حتى في تعليق الافيشات كما تظهر الصور ذلك. وبالرغم من قلة النصوص المكتوبة كانت الورشة في غاية الأهمية

ويجب القول أن مجهودات كبيرة سخرت لنا من طرف مسييري الاكاديمية لانجاح الورشة

                                                                                                  ورشة النقد بأكاديمية الفنون آلبا

اقبال الجمهور

كان ضعيفا بالمقارنة مع دوراتنا السابقة ولكن كل من تحدثنا اليهم أكدوا لنا أن الأمر منتظر لصعوبة برمجة هذه النوعية من الأفلام في السياق البيروتي خاصة وأن الأفلام كانت وثائقية وعربية

على كل حال بالرغم من حرصنا الشديد على جلب أكثر ما يمكن من الجمهور فإن طبيعة نشاطنا لا يستهوي عددا كبيرا من المشاهدين، ونحن نعلم ذلك وغايتنا ليست العدد مهما تكلف الأمر بقدر ماهو نوعية المشاهدين

اللقاءات الجانبية

لا بد من التأكيد على أن من بين ميزات هذه الدورة هو الاتصالات التي قمنا بها والتي كانت في غاية من الاهمية وأولها لقاءنا بادارة آفاق وكان ذلك بالنسبة إلينا حاسما في تقييمنا لعملنا

ثم لقاءنا مع غسان سلهب كان مهما لما قدمه لنا من معلومات حول السياق العام في لبنان، كما كان لقاءنا مع فضاء دواوين مفيدا جدا لما يمثله هذا المكان من أهمية

كل ذلك يجعلنا التفكير بجدية في تعديل نشاطنا المستقبلي في لبنان

الخلاصة

لم تكن الدورة في المستوى المطلوب هذا أمر متاكد ولكنا كانت في غاية من الأهمية لأنها مكنتنا من معرفة الأرضية وساهمت في احاطتنا بما يجب علينا القيام به مستقبلا خاصة في توسيع شبكة شركائنا والتفكير في التوجه إلى مدن أخرى شمالا وجنوبا

 Articles de l’atelier de la critique.                                 مقالات الورشة

« Bla Cinéma » de Lamine Ammar-Khodja

La réalité a gagné à Alger ?

Par Christine Safi

Le film commence sur le réalisateur, dans la salle de cinéma, seul, face à face avec le film Tahia Ya Didou de Zinet. Sur l’écran, on voit un enfant qui descend les escaliers.
Dans la scène suivante, le réalisateur descend les mêmes escaliers, sur le même rythme, portant un casque et un micro à la main.
Une renaissance du cinéma Algérien ?
On le suit dans une rue populaire où la vie bat son plein et la contradiction entre l’intérieur de la salle et la rue nous frappe instantanément. On passe du noir, silence et solitude jusqu’à la lumière, les couleurs, la foule et le brouhaha dans la rue.

Dans les toutes premières conversations que Ammar-Khodja engage avec les personnes rencontrées au hasard, a priori, les personnes parlent du passé de cette salle de cinéma dans le centre d’Alger. Certaines même disent que le cinéma est pour l’ancienne génération est que la langue arabe est faite pour un discours; que c’est bizarre d’écouter l’arabe dialectal dans un film.
Ensuite, des personnes affirment ne plus venir au cinéma mais étant jeunes elles venaient pour flirter parce que personne ne voit rien dans le noir.
Une femme d’âge mûr dit même être plus attirée par les séries turques et leurs personnages avec lesquelles elle trouve plus d’affinités.
Plus le film avance plus on découvre que le cinéma n’a vraiment plus de rôle dans leur quotidien : il n’est plus qu’un site historique presque, sans plus. Les conversations se font de moins en moins sur le cinéma et plus sur leurs vies et leurs quotidiens.

On voit un homme assis sur le bord de la route, du côté de la salle de cinéma, regardant les femmes sur la place et disant qu’il aimerait au moins qu’on le prenne en photo avec une femme tout de même mais il reste assis à les regarder.
On se dissocie de la réalité pour un moment ; la musique, la seule fois où elle n’est pas diégétique, monte en crescendo petit à petit pendant que les images s’accélèrent.
Comme si c’était la salle qui observait les gens et le temps passer sans que personne ne daigne y entrer.

La dernière conversation à l’écran est celle d’une fille qui, à 18 ans, a perdu toutes ses illusions quand elle a perdu sa maison. Elle parle de voyage et de culture et rêve d’un futur qu’elle n’a vu que dans les films et dont elle sait qu’il ne se réalisera pas.

On comprend bientôt pourquoi : sur la scène de la salle de cinéma, un groupe d’enfants récitent des vers soit disant subjectifs, en arabe soutenu, sur la patrie, la langue arabe et la religion musulmane. Ils sont debout devant l’écran de cinéma qu’on ne voit presque pas d’ailleurs.
C’est comme si leur identité leur était inculquée depuis l’enfance, une identité où le cinéma n’a pas de place.

Le film se termine sur quelques hommes, qu’on ne voit pas mais qu’on entend, qui lèvent l’écran et une femme qui nettoie près de la porte au fond de la salle.
En contre-champ, le réalisateur est toujours seul dans la salle. Il disparaît dans le noir. On voit toujours la salle dans la pénombre et derrière lui la silhouette de la femme qui nettoie dans la lumière blanche rappelant l’écran de cinéma. L’image et le son disparaissent à leurs tours, à tour de rôle.

C’est la seule séquence champ contre champ dans le film et elle se passe dans la salle de cinéma. A l’extérieur, où se passe l’essentiel du film, les plans sont plus spontanés, moins construits. La caméra se balade dans la rue avec l’équipe et le spectateur et s’arrête pour dialoguer avec les passants.

La réalité a gagné à Alger.
Sur le film de Zinet, le temps s’est arrêté.

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