Alexandrie 20-25 mars 2016 إسكندرية 20-25 مارس

Projections et débats :

il y avait chaque jour deux séances, une à 17h à Wekalet Behna et une à 20h à El-Cabina, deux lieux associatifs de Gudran. Les conditions de projection étaient tout à fait correctes et n’y a pas eu de ces problèmes techniques susceptibles de gâcher la réception d’un film.
Les seuls débats ayant eu lieu en présence des réalisateurs sont ceux qui ont suivi les films de Jilani Saadi Bidoun 1 et Bidoun 2,  Um Ghayeb, de Nadine Salib (venue du Caire ce jour-là), Bla cinima, de Lamine Ammar-Khodja et Terra di Nessuno de Jean Boiron-Lajous. Mais tous les débats, qu’ils aient eu lieu en présence des réalisateurs ou pas, ont été particulièrement passionnants, d’une qualité exceptionnelle, vu la curiosité du public, son amour du cinéma et sa joie de découvrir des films que les circuits habituels de diffusion ne donnent pas l’occasion de voir.

Atelier de critique :

La qualité de ces débats après les projections était due également et surtout, sans doute, à la présence assidue des participants à l’atelier de critique qui étaient au nombre de huit (cinq d’entre eux habitant à Alexandrie et les trois autres étant venus du Caire et d’ailleurs spécialement pour voir les films et participer à notre atelier).
Les séances se sont tenues chaque jour de 10h à 16h environ (avec une pause déjeuner bien sûr). Nous débattions ensemble des films vus la veille et, au fil des séances, des projets d’articles ont vu le jour. La plupart des participants avaient souvent plus d’une idée d’article à développer. Chacun exposait son ou ses idées que nous discutions ensemble. Certains arrivaient le lendemain d’une projection avec une première mouture qu’on discutait également. Ce qui était extraordinaire, c’est que chacun arrivait à rester à la fois au plus près des films et de sa propre sensibilité comme spectateur et cinéphile, ce qui a donné lieu à des textes ou de projets de textes personnels et argumentés. Nous nous sommes mis d’accord avec tous qu’ils finaliseraient leurs articles par la suite et qu’ils nous les enverraient pour que nous puissions les publier. Quatre sont quasiment prêts (nous en avons lu la première mouture) et il ne fait pas de doute que les autres sont en route. Nous restons en contact avec ce groupe pour d’autres actions communes dans le futur car il y a là un noyau sérieux de critiques en herbe avec lesquels il est très enthousiasmant de travailler.

Atelier de réalisation :

Suite au départ précipité de Jilani Saadi (urgence familiale), c’est Jean Boiron-Lajous qui a pris le relais et animé avec Lamine Ammar-Khodja l’atelier de réalisation.
Les participants à cet atelier étaient au nombre de dix. Après discussion pour le choix des sujets, deux groupes se sont formés, l’un encadré par Lamine et l’autre par Jean.
La consigne étant de ne tourner qu’en intérieur, c’est le choix de la fiction qui a été fait. Nous avons donc eu le plaisir, le dernier jour, de voir le résultat de leur travail : deux courts métrages de fiction, tournés dans les locaux-mêmes de Wekalet Behna.
Malgré cette contrainte de ne pas quitter les locaux, ou plutôt grâce à cette contrainte-même, l’atelier de réalisation a donné lieu à un véritable travail sur l’espace et de mise en scène en général.
A l’issue de la projection de ces deux courts métrages, un débat très intéressant a eu lieu entre les membres de l’atelier de critique et ceux de l’atelier de réalisation : une expérience féconde, certainement à renouveler.

Tout s’est donc très bien passé mais la semaine a été très fatigante du fait que nous étions peu nombreux à devoir tout assurer. Il est dommage que nos moyens extrêmement limités n’aient pas permis que les autres réalisateurs et d’autres animateurs soient présents. (Et qu’ils ne nous aient pas permis d’être logés un peu plus confortablement de façon à ce que nos heures de repos nous soient plus profitables…)

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